Pandémie du coronavirus au Burkina Faso: Jouer la carte de la transparence dans la gestion et la conduite de la crise.
Après quelques jours de passivité, la solidarité commence à s’exprimer pour permettre au Burkina Faso de faire face à la crise du COVID-19.
Nous nous félicitons de ces gestes combien salutaires. Nous lançons par la même occasion un appel à la mobilisation et à la charité des uns envers les autres, des voisins envers les autres voisins, des plus nantis envers les plus pauvres, des plus vulnérables.
Nous sommes confiants que la mobilisation ira de façon grandissante.
Malheureusement, jusqu’à présent nous avons très peu d’informations fiables sur les gaps tant au niveau du matériel que des ressources humaines pour éviter les sombres scénarii à l’occidental. Pour cela, il y a un effort urgent que le gouvernement doit faire pour rendre disponibles les informations pertinentes.
Au-delà de cette situation, plusieurs personnes se sont souvent montrées méfiantes quant à accorder leur confiance aux institutions publiques Burkinabè en raison du peu de transparence, de responsabilisation efficace et de la fiabilité dans la communication qui entourent les actions. Cependant, la crise actuelle offre au gouvernement Burkinabè l'occasion de regagner ou de perdre définitivement la confiance des citoyens.
Il est urgent pour les autorités de combler rapidement l’absence de leadership officielle au sommet en vue de coordonner la réception et la gestion des actions de solidarité. L’absence de ce mécanisme explique pourquoi nous voyons tantôt des gestes et donations qui se font soit auprès du ministère de la santé, soit au niveau du Centre des Opérations de Réponse aux Urgences Sanitaires (CORUS) et même directement auprès des bénéficiaires. La multiplicité des personnes et structures impliquées est de nature à semer le flou et les difficultés de coordination de l’ensemble des actions.
Au-delà des initiatives officielles, plusieurs autres initiatives citoyennes ont été mises en place.
Le défi le plus urgent à relever est de nous assurer que les fonds vont là où ils doivent aller et utiliser de façon efficace et transparente.
Quelles mesures le ministère de la Santé, le CORUS et le ministère des Finances ont-ils mis en place pour collecter, agréger les fonds et garantir une bonne utilisation? Ce sont des questions qui nécessitent des réponses rapides. Le moment est venu pour les autorités de défendre leur culture de transparence, de cohérence et de communication de haute qualité.
Les Burkinabè doivent recevoir des données complètes sur les interventions, les structures bénéficiaires de ces fonds et la façon dont elles sont dépensées.
Nous appelons par conséquent le gouvernement à entreprendre rapidement des actions de communication sur la structure officielle chargée de coordonner les actions de solidarité pendant cette crise sanitaire.
Nous exhortons en outre les parties prenantes (gouvernement, société civile et individus) qui ont déjà déclenché des initiatives de solidarité à rendre publics tous les fonds reçus et/ou débloqués pour la lutte contre le COVID-19 et ses plans de mise en œuvre.
Les dons financiers et en nature reçus dans le cadre de la lutte contre le covid-19 ne devraient pas servir à des actions ni à des intérêts autres que ceux pour lesquels ils étaient destinés.
C’est pourquoi, à tous les niveaux et à tout moment, la transparence et la redevabilité sont un devoir ou obligation, surtout pour les autorités.
Diakonia Burkina Faso